Mathieu Vergne présente la grille des chaînes du groupe TF1 et plus particulièrement les programmes de flux en fonction de leur horaire de diffusion : prime time, deuxième partie de soirée et access.
Le flux se regroupe 3 sous secteurs : télé réalité, magazines et divertissement.
Sur TF1, 2 soirées par semaine (vendredi et samedi), le matin la scripted (fiction low cost qui joue sur l’ambigüité avec la réalité), le jeu du midi et puis l’access.
Le flux représente une grande partie de la grille, il est assez couteux car peu rediffusé.
Des marques fortes :
- The Voice
- Koh Lanta
- Danse avec les stars
- Voice kids
Travailler un marketing (un ou deux mois avant l’émission, publicité à l’antenne, affichage). Il y a un vrai risque financier à partir sur une nouvelle marque. Ainsi, selon Mathieu Vergne, il est difficile de partir du format papier. On attend plutôt des formats étrangers mais en ce moment il n’y en a pas beaucoup, précise-t-il.
Les évènements :
- NRJ MA
- Miss France
- politique de concerts
- La chanson de l’année
- Les restos du cœur
TF1 bénéficie d’un statut assez particulier, une chaine leader vis-à-vis de ses concurrents, mais l’arrivée de la « TNT2 » a bousculé les choses : les nouvelles chaînes grignotent chaque mois, chaque année, des parts de marché. Pour TF1 : On envoie le message au téléspectateur : « cette soirée là il ne faut pas la louper, ça ne reviendra jamais ». Un signal envoyé au téléspectateur pour lutter contre la concurrence. TF1 propose aussi des spectacles pour des personnes qui n’ont pas toujours les moyens d’aller voir un concert ou une pièce de théâtre en famille.
Prime time récurrent :
- Les enfants de la télé
- Stars sous hypnose
- La France passe le test
- VTEP
- Les extraordinaires
- Le grand concours des animateurs
Les jeux permettent d’amener des personnes plus âgées mais ne rebutent pas les plus jeunes. Un clivage de l’audience qui est un vrai défi pour la chaîne. Par exemple : Les enfants de la télé (diff semaine dernière) avec une belle programmation illustre bien ce problème : 32 en ménagère et 20 en individu donc bas pour la case.
Les +50 ans représentent la moitié de l’audience du samedi soir : véritable enjeu et le clivage entre les générations pose de vrais questions de programmation. Sur les 20 millions de personnes devant leur télé vendredi et samedi : 13 millions ont plus de 50 ans.
Dichotomie : marché publicitaire demande des cibles plus jeunes.
TF1 : 13% sur les plus de 50 ans (en comparaison 25% chez France 2)
Problématique : réunir tout le public devant la télé. Réussir le double objectif : être fort en individu et performer sur les cibles publicitaires. Pour TF1, c’est la pression de la communication.
Nouveautés :
- Puppet show
- Ninja Warrior
- Caméra cachée Arthur
- Les Zawards: bétisier boosté. Revoir les meilleurs moments de l’année
- 30 ans Bercy
- La grande histoire de la télévision
Secteurs perdus à l’antenne : l’émotainment. On essaye de refaire stars à domicile.
- On a laissé à France TV le documentaire un peu patrimonial (réunir cibles publicitaires + audience âgée) : on cherche de nouveaux projets, on a lancé des producteurs sur cette thématique. Le patrimoine pour l’instant le plus facile d’accès avant d’aller dans des domaines plus clivants (ex : histoire).
Mathieu Vergne annonce : On réfléchit à adapter le format Cats (diffusé sur BBC). Des caméras investissent un village, des gopro sont placées sur les chats (qu’est ce qu’ils font de leurs journée, les km parcourus…). Il y a une prime au jamais vu compte tenu de l’offre immense. Si on fait un peu de communication il y a un effet de curiosité, ajoute-il.
Economie de prototype. On doit mesurer les risques de ces prototypes.
France 2 a complètement abandonné les moins de 50 ans : ils sont quasiment tous seuls sur ce créneau. Le concurrent direct : M6. Ce qui marche sur M6 n’est pas forcément assez puissant pour TF1. Faut-il laisser certains formats aux concurrents qui seraient trop justes pour TF1 (en ménagère par exemple) ?
Jérôme Caza précise : la télévision reste un média d’habitude au quotidien. On ne peut pas toujours transférer les publics facilement.
Traditionnellement les jeux sont toujours pilotés. TF1 a mis à l’antenne deux jeux cet été : Boom et Wishlist (dispositif visuel fort + liste de cadeau, ce qui est assez nouveau). Le jeu a assez bien fonctionné dans un contexte particulier : ce qui fonctionne l’été peut-il marcher en saison ?
Depuis 4 ans : 3 ou 4 pilotes pour des formats français. A chaque fois, cela fait suite à une proposition d’un producteur. Une fois le pilote produit, il est montré à un panel. En fonction des retours, les équipes font un choix.
- Les 2èmes parties de soirée
- Le grand bêtisier
- Le grand blind test
(proposé par Thierry Ardisson : deux grands formats de jeux musicaux à l’antenne : le karaoke et le blind test). Se décline en digital.
- Baby Boom: on est en train de le décliner sur les pompiers, les vétérinaires, le lycée, les enfants de 4 ans.
- Qui veut épouser mon fils
- Mon incroyable fiancé
Il y a de moins en moins de PS2 sur les chaînes, car enchaînement de séries.
Jérôme Caza souligne le problème français : si un producteur était venu avec le projet de Baby Boom il aurait eu beaucoup de mal à la vendre à une chaîne.
Mathieu Vergne propose sur le modèle du cinéma, un budget de la chaîne alloué aux projets de producteur. Un co-développement avec le producteur. Les retombées à l’étranger peuvent être très importantes. Se pose en outre la question de la répartition.
NT1 : chaîne laboratoire du groupe ? Le problème avec Baby Boom, NT1 ne peut pas se le payer.
Selon Mathieu Vergne, le format devrait être mieux subventionné.
17h-19h : des programmes de narration
- Bienvenue chez nous (déclinables dans tous les lieux d’accueil)
- L’addition s’il vous plaît
- 4 mariages et une lune de miel
TF1 pilote une semaine de programme et investit le budget en conséquence. Un précasting rapide à réaliser pour une semaine test.
Mathieu Vergne explique que TF1 a besoin de plus. »On a 3 marques mais elles ne sont pas éternelles ». Le point commun des programmes : des expériences de vie fortes. Le côté critique qui fonctionne aussi. A l’antenne cet été : le meilleur menu de France. Des chefs présentent selon eux le meilleur menu pour représenter la France. Programme très beau mais manque d’enjeu, l’audience n’était pas au rdv.
19h-20h : des jeux
- Money Drop
- Wishlist
- Au pied du mur
TF1 manque de jeux en access. Il y a peu de formats sur le marché.
Il souligne que Banijay a crée une nouvelle écriture avec Une saison au zoo sur France 4. L’angle humain du reportage pour du docu soap. Le type de programme qui peut être en test sur NT1 ou TMC. Un management par genre transversal pour les chaînes permet une plus grande synergie de groupe.
On est un peu trop avec les même gens. On a besoin de s’ouvrir aux autres et de renouveler le réseau. Il y a beaucoup de producteurs qui ne travaillent pas du tout avec nous, regrette Mathieu Vergne.
Producteurs et diffuseurs mettent parfois des options sur un format pour le bloquer et que la concurrence ne puisse pas en bénéficier.
Le secteur de la production indépendante en France est cantonné à un certain type de savoir faire (et inversement). Problème du relationnel diffuseur/producteur. Il est difficile de corriger les habitudes. Avoir en tête qu’il y a plus de 2000 sociétés de production actives en France. Il faudrait que la compétition se fasse sur le produit. D’où l’importance d’avoir ce type de lieu où on peut rencontrer les diffuseurs dans un autre cadre. Il y a un problème de structuration du dialogue entre producteur, diffuseur et auteur.
Mathieu Vergne essaye de défendre la culture de l’échec au sein de son groupe. Par exemple : on peut imaginer cet objectif : 5 programmes à lancer : 2 qui ne marcheront pas, 2 qui seront oubliés et 1 qui sera un succès. C’est signe de confiance et on fait le bilan à la fin de l’année.
Le groupe Canal a lancé un Vivendi Content pour développer les formats en France avec D8 comme chaine test. Le groupe TF1 essaye également de prendre des initiatives dans ce domaine.