Monkey est le media 100% réseaux sociaux du groupe Eléphant, à destination des millenials, dont les contenus comptent déjà quatre millions de vues cumulées. Emmanuelle Quenin, directrice du media, nous parle de sa création et de ses ambitions pour la suite. BIO - Emmanuelle Quenin, Directrice du digital – Elephant / Productrice - Monkey Emmanuelle Quenin a été productrice de flux, de magazines et de programmes courts pendant six ans (19h live pour TF1, Actuality pour Fr2, Looking for maman avec Jonathan Lambert…) au sein du groupe Eléphant ; en 2016, elle se dirige vers le web et crée le pôle digital du groupe. Aujourd’hui, elle dirige ce pôle qui s’occupe de la stratégie digitale de tous les programmes Eléphant ainsi que des contenus web pour les marques. En 2017 elle crée au sein du groupe Eléphant « Monkey », un média 100% digital et 100% vidéo, dont les contenus comptent déjà quatre millions de vues. LA CREATION Avec 18 ans d’existence, Elephant possède une grande expertise dans la production de contenus audiovisuel, via ses nombreuses filiales :
- Elephant At Work pour les contenus des entreprises,
- Elephant Story, à laquelle s’ajoute Gazelle & Cie pour la fiction,
- Elephant Doc, label documentaire,
- Elephant Live,
- Et Elephant Africa, depuis 2017.
En 2016, le groupe décide de prendre le virage digital et crée une filiale dédiée ; à l’origine destinée à être un appui pour les contenus télévisuels, elle prend son indépendance petit à petit. En 2017, Monkey, médias 100% réseaux sociaux du groupe, voit le jour. Le nom reste dans la lignée des autres filiales, avec une référence à un animal de la savane. La figure du singe est sympathique et s’oppose à l’image dure et grise de l’information ; c’est aussi un animal réputé futé. La volonté du média, visible à travers son nom, est de rendre l’information plus agréable et compréhensible à son public. Le media est rapidement devenu une offre complémentaire du groupe, et une vitrine de son savoir-faire. MONKEY EN 6 DATES
- Mai 2017 : lancement du projet. Les premières vidéos test sont publiées, avec une ambition de 20 partages en deux heures sans communication autour ; les retours s’avèrent meilleurs que prévus au niveau des commentaires et partages, puisque ces derniers s’élèvent facilement à 50.
- Septembre 2017 : passage à 4 vidéos par semaine
- Octobre 2017 : cap du million de vues
- Novembre 2017 : lancement officiel du média
- Décembre 2017 : cap des 3 millions de vues
- Janvier 2018 : lancement du nouveau format, « Monkey parle avec » et cap des 4 millions de vues.
LES AMBITIONS DU MEDIA Le but de Monkey ? Donner aux millenials les clefs pour comprendre l’actualité, en 3 minutes. Le constat de départ est qu’aujourd’hui, les gens ont peu de temps et lisent rarement au-delà du titre d’un article ; le pari du média est de disséquer une actualité en 3 minutes, parfois un peu plus lorsque les sujets sont vraiment compliqués. Le média présente des informations fiables, vérifiées et sans parti pris ; il veut contribuer à lutter contre les fake news et répondre au besoin de pause dans le flux continu d’information auquel chacun est confronté aujourd’hui. Les vidéos sont publiées sont au rythme d’un sujet par jour, parfois seulement quatre par semaine. La volonté de Monkey est de faire comprendre un sujet en profondeur, pour éveiller la curiosité des gens et les amener à se renseigner. LE TRAITEMENT DE L’INFORMATION Monkey arrive dans un deuxième temps par rapport à l’information, par rapport à Brut par exemple, qui expose l’actualité chaude. Selon Emmanuelle Quenin, Monkey part du postulat que « les gens ont vu, mais les gens n’ont pas forcément compris ». La forme des vidéos est très importante : les journalistes apparaissent à l’écran et leurs personnalités doivent apparaître à travers leurs propos, à l’inverse des vidéos d’informations au ton plus classique présentées à la télévision. Les vidéos sont incarnées et ont un ton ludique, elles sont rythmées et comportent également des graphismes et des extraits photos et vidéos ; ces différentes entrées permettent d’accrocher des spectateurs variés. Le média veut une réelle transparence des méthodes : si deux sources disent des choses opposées sur un sujet, les journalistes les présentent en indiquant ne pas savoir qui a raison. Le nouveau format « Monkey parle avec » présente des interviews d’experts que l’on voit peu dans les médias et qui aident à comprendre l’actualité, comme celle de Rand Hindi, spécialiste de l’intelligence artificielle, au sujet des machines ou du neuroscientifique Albert Moukheiber sur les fake news. Entre le choix du sujet et sa sortie, le délai est généralement de deux jours ; si l’actualité est très forte, il peut être prêt en une journée. LES COMPETENCES L’équipe se compose d’une productrice éditoriale, d’un rédacteur en chef et deux journalistes, de trois enquêteurs qui récupèrent les informations et images d’archives, de deux graphistes, deux monteurs et un community manager. L’association de compétences entre les professionnels issus de la télévision et du numérique est essentielle. Le format est un croisement entre la capacité du journaliste à expliquer et du graphiste à illustrer. Monkey ne représente en rien la fin de la télévision, mais un mix des savoir-faire, entre la qualité TV et l’adaptabilité et la curiosité issue du numérique. Monkey est un media lourd à produire, puisque la qualité est essentielle mais coûte cher. Aujourd’hui les spectateurs sont de plus en plus demandeurs de qualité concernant la forme, elle semble refléter la qualité du fond. C’est cependant une belle vitrine pour présenter les savoir-faire du groupe Eléphant. LES OBJECTIFS L’objectif premier depuis le lancement de Monkey est de développer son audience, afin de valoriser le media à long-terme. Cela pose la question du business model. Si Monkey n’a pas vocation à être payant pour le moment, d’autres pistes sont en réflexion, comme le native advertising par exemple. Le media a également très vite été approché par la télévision pour devenir une pastille d’émission mais a décliné l’offre, car son ambition première est de demeurer un média. EN RESUME, MONKEY AUJOURD’HUI
- 20-35 ans : les millenials sont le cœur de cible du media
- 100% digital : le format est réellement natif, pensé pour le web
- 100% vidéo : c’est la manière principale dont la cible consomme
- 100% social : les réseaux sociaux sont au cœur de la journée des gens, c’est donc une manière de les toucher dans leur quotidien
- Un très bon taux de rétention moyenne : à 1 min, 60% des spectateurs sont toujours là et 30 à 35% restent jusqu’à la fin des vidéos
- Nombre de fans : 30 000 sur Facebook, principale plateforme ; 3 000 followers sur Twitter, réseau de représentation ; 1 000 abonnés sur Youtube, réseau à développer ; Instagram est laissé de côté intentionnellement, car adapter les formats nécessiterait des équipes plus importantes.